Séminaire « Sciences en sociétés » – P. Clech – 18 novembre – « Une subversion limitée de l’ordre racial en banlieue communiste (1960-2014). Une analyse à partir des politiques culturelles »
La prochaine séance du séminaire «Sciences en sociétés» aura lieu le lundi 18 novembre de 14h à 16h.
Pauline Clech, Maîtresse de conférences au Dysolab, présentera ses travaux dans une intervention intitulée « Une subversion limitée de l’ordre racial en banlieue communiste (1960-2014). Une analyse à partir des politiques culturelles ».
La présentation sera discutée par Elise Lemercier, professeure de sociologie au Dysolab.
Résumé :
À partir des années 1960, la banlieue populaire et communiste ceinturant Paris s’est dotée d’actives politiques culturelles. Menées dans un but émancipateur (l’accès de la classe ouvrière au pouvoir), elles ont eu un effet subversif sur les rapports sociaux de classe dominants, en permettant l’accès d’individus issus des classes populaires au rôle de prescripteur culturel (artiste, professionnel de la culture), reconnus à l’échelle nationale. Cependant, ces politiques publiques ont échoué sur une autre ligne de clivage traversant la société française : les inégalités raciales. À partir de ma recherche doctorale, je reviendrai sur l’histoire des politiques culturelles en banlieue rouge, leurs effets biographiques et territoriaux. Je présenterai plus en détail un article en cours d’écriture qui dessine les contours – et les limites – d’un anti-racisme institutionnel ordinaire au sein des institutions culturelles locales. Forgé en référence au concept de racisme quotidien de Philomena Essed, cette expression renvoie à l’action d’acteurs institutionnels qui tentent, par leur pratique professionnelle, de remédier au racisme. Dans les années 2000, on observe en effet une résurgence du combat anti-raciste dans l’espace public, tombé en désuétude depuis la fin de la guerre d’Algérie. Trois vecteurs de socialisation politique alimentent une contestation de l’ordre racial au sein de l’élite culturelle. Ses membres s’appuient sur leur capital d’autochtonie et les institutions culturelles locales pour mener un travail d’élargissement des symboles nationaux. Cependant, cet anti-racisme institutionnel ordinaire ne remet pas en cause les rapports de pouvoir qui sous-tendent l’ordre racial. Chacun reste à sa place, inégale. Cette présentation propose, ce faisant, une entrée dans les mécanismes concrets de la reproduction de l’ordre racial, sur 50 ans. Elle dialoguera avec les travaux portant sur les politiques culturelles à l’échelle nationale : en la matière, la banlieue rouge ne fait pas figure d’exception.
Modalités pratiques:
Toutes les séances ont lieu de 14h à 16h
Séminaire organisé de manière hybride
Présentiel: salle F106 – bâtiment Freinet, Campus de Mont-Saint-Aignan
Distanciel: sur inscription à dysolab@univ-rouen.fr. Le lien sera envoyé le matin aux personnes qui en auront fait la demande.
Comité d’organisation: A. Bidois, C.Calheiros, E. Lemercier, H. Kane, R. Juston Morival, R. Soler, Y. Li
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Francois Féliu (25 octobre 2024). Séminaire « Sciences en sociétés » – P. Clech – 18 novembre – « Une subversion limitée de l’ordre racial en banlieue communiste (1960-2014). Une analyse à partir des politiques culturelles ». Dynamiques sociales contemporaines. Consulté le 12 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12krr
