Séminaire « Sciences en sociétés » – C. Calheiros – 20 janvier – « Communauté de promesse, engagement rationaliste et body hacking : comprendre les adaptations françaises du transhumanisme par ses acteurs »
La deuxième séance du séminaire «Sciences en société» aura lieu le lundi 20 janvier 2025 de 14h à 16h, dans la salle des thèses (F106).

Cécilia Calheiros, postdoctorante du projet ANR ALIMNUM au Dysolab, présentera ses travaux dans une intervention intitulée « Communauté de promesse, engagement rationaliste et body hacking : comprendre les adaptations françaises du transhumanisme par ses acteurs ». La présentation sera discutée par Marion Charpenel et Alice Degoul.
Résumé :
Apparu à la fin du XXe siècle dans les franges technophiles de la contre-culture californienne, le transhumanisme s’établit sur trois principaux fondements : s’émanciper des contraintes biologiques pour mener l’espèce humaine à son prochain stade évolutif ; considérer les technosciences comme la seule voie rationnelle et efficiente pour atteindre ce but ; et supplanter les religions en annihilant la mort elle-même. Aussi, s’il se présente comme une entreprise rationaliste, il n’en reste pas moins motivé par des espérances de nature (techno)eschatologique autour de la fin de l’humain. Pour autant, en se faisant l’écho des promesses et des injonctions de la société de l’amélioration, le transhumanisme est parvenu à se constituer, au tournant du XXIe siècle, en mouvement social biopolitique d’envergure internationale. Celui-ci se distingue par la remise en cause du principe universel qu’est la mort afin d’en faire un problème social contre lequel il convient de lutter.
Ce mouvement est à la fois communauté trans-épistémique – il est composé d’une nébuleuse d’acteurs du monde scientifique et non scientifique ainsi que d’organisations diverses (associations, entreprises de la Tech, etc.) – et à la fois une communauté de promesses par sa façon de mobiliser le futur. Dans ce cadre, et refusant d’attendre passivement la post-humanité, les militants de ce mouvement cherchent, chacun à leur niveau, à provoquer leur monde rêvé. À partir de ma recherche doctorale, je reviendrai d’abord sur les particularités du mouvement transhumaniste pour ensuite mettre en lumière la façon dont il est parvenu à s’implanter en France. Il s’agira notamment de se concentrer sur les manifestations de l’espérance transhumaniste à partir des formes d’engagement mises en place par les militants. A partir de l’articulation entre attentes, ethos et pratiques, je présenterai les deux idéaux-types que j’ai pu identifier lors de mon enquête de terrain : les entrepreneurs de morale et les body-hackers.
Modalités pratiques:
Toutes les séances ont lieu de 14h à 16h
Séminaire organisé de manière hybride
Présentiel: salle F106 – bâtiment Freinet, Campus de Mont-Saint-Aignan
Distanciel: sur inscription à dysolab@univ-rouen.fr. Le lien sera envoyé le matin aux personnes qui en auront fait la demande.
Comité d’organisation: A. Bidois, C. Calheiros, E. Lemercier, H. Kane, R. Juston Morival, R. Soler, Y. Li
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Francois Féliu (14 janvier 2025). Séminaire « Sciences en sociétés » – C. Calheiros – 20 janvier – « Communauté de promesse, engagement rationaliste et body hacking : comprendre les adaptations françaises du transhumanisme par ses acteurs ». Dynamiques sociales contemporaines. Consulté le 10 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/132va