La santé : risques, maladies, environnements
Patrice Cohen prolongera certains de ses travaux (pratiques et normes alimentaires en rapport avec la santé avec la collaboration de Sophie Devineau sur le volet genre et éducation), tout en initiant de nouveaux programmes et nouvelles thématiques (Gestion des risques par rapport à l’incendie Lubrizol à Rouen, et de l’épidémie de la covid 19) :
- Pratiques alimentaires des étudiant.e.s influencées par les communautés numériques :
Dans cette thématique générique, Patrice Cohen et DysoLab participent à un projet pluridisciplinaire composé de deux volets, chacun en attente de réponse pour financement. Le premier volet s’intitule « ALIMentation et FITness : étude sur l’interaction entre nouvelles pratiques alimentaires, communication digitale, marketing et comportements à risque » (ALIMFIT), pour lequel une demande de financement (réponse en septembre 2020) a été déposée en 2020 auprès de la Région Normandie pour 3 ans (2020-2022) dans le cadre des Réseaux d’intérêts normands (RIN), avec une excellente évaluation scientifique effectuée par l’ANR (un double A). Le second volet s’intitule « ALIMentation et NUMérique : Evaluation du facteur numérique comme déterminant des pratiques alimentaires pouvant devenir à risques chez les étudiants » (ou ALIMNUM), pour lequel une demande de financement (de 4 ans : 2020-2024) a été déposé en mai 2020 (2° phase) à l’ANR (AAPG2020), qui a attribué une très bonne évaluation à l’issue de la 1° phase. Ces deux programmes complémentaires sont dirigés chacun par Pascale Ezan (PU sciences de gestion, Université du Havre) et organisé par un même consortium de recherche, dont DysolAb constitue une équipe parmi les six équipes constituantes de ces projets. Les approches anthropologiques et sociologiques de DysoLab (Patrice Cohen en tant que responsable d’équipe intégrant Sophie Devineau, François Féliu et Laura Bellenchombre) sont articulées aux autres approches disciplinaires : en sciences de gestion (NIMEC Le Havre, NIMEC Rouen), médecine-nutrition-épidémiologie (INSERM/ ADEN, Université de Rouen), psychologie clinique (LIP/ université de Grenoble ; CHU Clermont-Ferrand). Principalement centré sur l’étude des étudiant.e.s fréquentant des communautés numériques favorisant des changements alimentaires liés à la diététique, santé, esthétique ou forme (« fitgirls » pour ALIMFIT, « healthy life » pour ALIMNUM), il s’agit pour Patrice Cohen et DysoLab en collaboration avec le NIMEC de comprendre comment des normes alimentaires, corporelles, esthétiques ou de santé peuvent être partagées et appropriées. Ces pratiques très fortement genrées (d’où la participation de Sophie Devineau) sont abordées par DysoLab de façon compréhensive en tenant compte des spécificités de cette génération d’étudiants, et de leurs milieux de vie, en articulation avec leurs trajectoires biographiques, alimentaires et corporelles. Ces analyses alimenteront une contribution – contextualisée et critique – à l’analyse des risques nutritionnels ou psychologiques (troubles du comportement alimentaires, TCA) étudiées par les approches médicales, nutritionnelles et psychologiques du consortium. Ces projets ont déjà reçu un financement préliminaire de la Fondation de la Recherche Médicale (FRM) permettant d’initier des actions de recherche communes aux deux projets (2020-21).
Romain Juston Morival engagé jusqu’alors dans l’ANR Marisa (marché du risque santé), qui porte notamment sur les offres de prestations de services en santé à destination des entreprises et/ou de leurs salariés proposées par les Organismes d’Assurance Maladie Complémentaire (OCAM), prolonge la réflexion dans le cadre d’une ERC avec Marion Del Sol (PR droit) et Josepha Dirringer (MCF droit) sur le thème de la digitalisation en santé-travail et analyse la façon dont par leur investissement dans les produits digitalisés, les assureurs en santé – dont l’activité première consiste à prendre en charge une partie du financement des soins de leurs assurés – font irruption dans le champ de la prévention. Un projet d’ANR, porté par Vincent-Arnaud Chappe, CR CNRS, CEMS, EHESS, jeune chercheur est également à l’étude. Il porte sur les systèmes d’informations des ressources humaines. Le questionnement scientifique trouve son origine dans les débats contemporains sur la caractérisation actuelle du capitalisme comme « capitalisme des données » (Zuboff, 2018) s’appuyant sur l’extraction et l’exploitation des données personnelles et individuelles à des fins de maximisation du profit. Romain Juston Morival travaillera dans ce projet sur les données de santé et leur utilisation par les entreprises dans le cadre de programme de prévention en santé.
Yannick Le Henaff poursuivra ses recherches selon deux axes principaux et deux axes secondaires. Dans la continuité de ses travaux sur les recompositions biographiques chez les malades chroniques, deux terrains d’enquête seront investis pour questionner le poids des activités physiques. Le premier, déjà financé par l’IRESP, portera sur les personnes en situation d’addiction ; le second sur une maladie pédiatrique rare (en collaboration avec Carine Guérandel et Clément Rivière du CeRIES). Dans la continuité des travaux sur le sport et l’alcool, un programme de recherche sera engagé avec comme fil conducteur l’ordre négocié (en collaboration avec C. Bonnet (CERSM) et F. Feliu (DySoLab)) également financé par l’IREPS. De manière moins centrale dans son activité il poursuivra les travaux récemment entamés sur le chômage et la santé (avec V. Althaus (Univ Rouen), D. Lhuilier et C. Waser (CNAM)) et sur les influences des catastrophes (Lubrizol, Covid 19) sur la pratique des médecins généralistes (avec Cohen P., Juston R. (DySoLab) et Soudais B. (département de médecine générale, univ Rouen.)